En ce temps-là, deux saints se faisaient particulièrement remarquer, c’était Saint-Jacut et Saint-Suliac. Saint-Jacut va un jour rendre visite à Saint-Suliac, son voisin. Saint-Suliac qui habitait sur le Mont Garrot, fait tout pour rendre la visite agréable à son voisin Saint-Jacut et à ses moines qui l’accompagnait.
Il lui offre sa meilleure nourriture, mais les moines qui accompagnaient Saint-Jacut ne sont pas satisfait. Un des moines voit même un petit ver dans une des galettes, alors il recrache la galette.
Mais un bon moine n’aurait pas dû gâcher la nourriture. C’est alors que le petit ver grandit, grandit, grandit, et devient un serpent à deux têtes. Le serpent dévora de chaque côté les reins du moine, alors le moine se roule par terre, crie, mais rien n’y fait. Les autres moines en voyant cela, partent très vite en courant.
C’est alors que Saint-Jacut essaye de le défaire du serpent en l’aspergeant d’eau bénite mais rien n’y faisait. À la première bénédiction de Saint-Suliac, le serpent arrête de mordre, à la deuxième il se désenroule du prêtre, et à la troisième il se dirige vers le sommet du Mont-Garrot.
Mais le serpent, chaque soir, descend du Mont-Garrot et détruit les récoltes. Il avait grandi, et était devenu plus gros et plus grand que tous les dragons. Le serpent à deux têtes ne pouvait plus se nourrir que des récoltes, il commence alors à manger les troupeaux d’animaux puis en vient même à manger les enfants.
Alors, les gens des villages alentour commencent à s’en aller. Saint-Suliac voulut alors chasser le dragon. Les habitants viennent le soutenir, armés de lances pour aider Saint-Suliac. Mais le serpent n’a pas peur et, pour faire fuir les habitants, il se met à siffler tellement fort que plusieurs personnes deviennent sourdes sur-le-champ.
Le serpent descend de la montagne, tout le monde s’enfuit, sauf Saint-Suliac. Saint-Suliac lui ordonne de se réfugier dans les entrailles de la terre et de ne plus jamais réapparaître. Et là, le monstre déroule ses annaux et se réfugie vers le Marais Noir de Saint-Coulban.
Il était tellement grand qu’il a mis tout l’après-midi à s’enfouir dans la tourbe du Marais Noir de Saint-Coulban.
Depuis, on ne l’a plus jamais revu.
Mais, les soirs d’orages, au-dessus du Marais Noir de Saint-Coulban, les voisins entendent des bruits épouvantables qui sont toujours signe de quelques malheurs.
C’est le serpent à deux têtes qui se plaint que la terre est trop lourde à porter sur son corps. Parfois aussi, les tourbières des marais prennent feu sans que l’on sache comment, c’est le souffle du serpent qui les enflamment d’un grand feu que les plus grandes pluies ne peuvent éteindre.