Le site primitif d’implantation se situe à l’emplacement de l’actuel Vieux-Bourg, dès l’époque gallo-romaine, carrefour de communications entre Condate (Rennes), Alet, Corseul et Dol. Au IVème siècle, des hommes provenant des îles britanniques s’établissent en Bretagne et apportent avec eux leur culture maritime. L’une de ces colonies vient s’implanter au Vieux-Bourg et est à l’origine de la création du château de Miniac. Le nom de cette famille éponyme apparait pour la première fois dans un texte datant de 1150. Vers le XIIème siècle, l’abbaye bénédictine de Saint-Florent en Anjou a été pour de nombreux villages de la région l’un des facteurs de christianisation. Ainsi, elle est à l’origine de la construction de nombreuses chapelles et prieurés sur la paroisse de Miniac. Cette paroisse a fait partie avec celles de Lillemer et de Plerguer des cinquante paroisses formant l’archidiaconé de Dol, circonscription du diocèse. L’activité économique de Miniac est conditionnée pendant longtemps par la pêche. Au mois de décembre, une fois par an, avait lieu la foire des terre-neuvas où les patrons de navires venaient pour recruter leurs équipages à la petite et à la grande pêche. Ce système d’embauche appelé la « louée de la mer » se pratique encore au début du XXème siècle. Ainsi, l’arrière-pays malouin constitue un réservoir de marins lié à l’activité du port de Saint-Malo.
Miniac Morvan peut également avoir pour origine « MOR WAN » hommes de mer, ce qui semble logique car bien que c’était une paroisse essentiellement rurale, elle a toujours été un réservoir de marins pour les navires malouins (voyages d’exploration, courses, traite des Noirs, petite et grande pêche).
De son passé elle a gardé une église du XVIIIème siècle avec un autel et un retable en bois sculpté du XVIIème siècle ; plusieurs châteaux, manoirs et chapelles ; un monument mégalithique « l’allée couverte du four es feins » ; elle possédait aussi la Mare Saint-Coulban, ancien bras de mer qui s’est peu à peu comblé et où apparaissent encore des troncs d’arbres fossilisés en « couérons ».
Comme toute la Bretagne, la commune fut ravagée par des épidémies de « dysenterie » en particulier en 1741 et en 1779.
Quelques personnages remarquables
- Les Crambert, dynastie de maîtres chirurgiens et de chirurgiens naviguant au XVIIIème siècle ;
- Pierre Corbinais (1761-1793) cabaretier. Lors de la virée de la Salerme, sommé par les Vendéens de crier « vive le roi » il leur répondit « vive la république et m…. pour ton roi » et il fut abattu ;
- Bienheureuse Thérèse Madeleine Fantou, religieuse (1741-1794), baptisée à Miniac-Morvan le 29 juillet 1747, de famille très modeste, guillotinée à Arras.
- Jeanne Jugan (de son véritable patronyme Jouquan), fondatrice des petites sœurs des pauvres, née à Cancale, mais dont l’arrière-grand-père se maria à Miniac-Morvan et son grand-père y naquit.